Le juge d’instruction ,au niveau du tribunal d’Atar , Youssouf Ali a l’habitude de faire ses aller-retour entre Nouakchott et Atar via les mini bus de l’agence Salima Voyage. A chaque fois ,en partant de Nouakchott vers Atar , il réservait le siège numéro 2 dans le bus et demandait qu’on passe le prendre au poste- contrôle de police, à la sortie nord de Nouakchott , où il gare toujours ,sa voiture personnelle prés de ce poste, en attendant son retour.
Lundi dernier, 15 février-2021, le juge d’instruction a réservé – comme d’habitude- le siège n ° 2 ,dans un bus de l’agence et a confirmé qu’il sera au poste de police à l’heure convenue (15h30).
A bord du bus , ce jour là , ont embarqué 14 passagers dont trois en partance à Akjoujt et les 11 autres vers Atar .
Tous les passagers sont venus au siège central de l’agence de transport, à Nouakchott , au moment opportun, et le bus est parti à l’heure des départs habituels
Arrivé au niveau du poste de police , le quinzième passager ,Mr le juge d’instruction n’était sur place. Le chauffeur lui a téléphoné à plusieurs reprises et à chaque fois , il répondait qu’il arrivera dans quelques instants.Un passager après le long arrêt du bus au poste de police a pris un autre moyen de transport.
Après une heure d’attente et plus , le juge d’instruction n’étant toujours pas là  , le chauffeur ,sur pression des passagers et après avoir pris l’avis de sa chefferie, se lança sur la route .
Quelque temps plus tard ,le juge arriva au poste de police et constata que le bus est parti.
Il revint au siège de l’agence ,sise à la fédération nationale de transport à Teyaret et fit entendre aux employés qui s’y trouvent , des propos très menaçants, non sans leur signifier « que ce bus n’entrerait pas la ville d’Atar avant lui »
Après l’escale d’Akjoujt, dix passagers sont restés à bord du bus,  qui continua sa route, jusqu’au poste de contrôle de gendarmerie , au niveau du Pk 25 Km d’Atar ( Rass Taref où se trouve la bifurcation de la route Atar-terjit-Aoujeft – Tidjikja.)
Là , les gendarmes intiment au chauffeur de se garer hors route, malgré qu’aucune contravention ne lui a été reprochée.
Contacté par le chauffeur , le directeur de l’agence de transport ,Mohamed Ould Sleimane s’informa, auprès des gendarmes par téléphone, qui lui signifièrent, qu’ils ont reçu des instructions du procureur de la république prés du tribunal d’Atar ,pour arrêter ce bus, sans autre explication.
Ould Sleimane se mit alors à contacter les autorités locales dont le wali titulaire. Lequel lui expliqua que la justice est une institution qui ne relève pas de ses compétences .
Il contacta ensuite, les notabilités locales et nationales dont Momeu Oul Ely Chikh, le président de la fédération du transport ,le procureur prés du tribunal d’Atar , le maire de Maaden , le député d’Atar etc..
Entre temps, 22 heures,puis 23 heures ,s’écoulèrent.  Bientôt la mise en vigueur du couvre feu (minuit) et les passagers, toujours à se mordre de patience et de colère, se vouant à »tuer le temps » , à  contacter leurs parents pour qui d’entre eux dispose d’un téléphone et à jouer aux autostoppeurs aux fins d’obtenir soulagement.
Peu avant minuit et après moult échanges téléphoniques, il fallut que le procureur de la république islamique de Mauritanie à Nouakchott, intervienne et autorise le bus à , enfin, poursuivre sa route.
C’est ainsi que l’incident » juge d’instruction d’Atar avec les passagers du bus Salima Voyages », est conté ,dans un enregistrement audio, par le directeur de cette agence ,dénonçant et condamnant ceux qui, chargés d’imposer et veiller à l’application de la justice, sont ceux là mêmes ,qui la bafouent et la violent publiquement, sans gêne ni respect aux pauvres citoyens innocents.

Rédaction adrar info