Il suffit de lancer une rapide consultation par le biais du moteur de recherche de Google pour se rendre compte de la centralité du thème de la lutte contre la gabegie dans le discours officiel de la décennie passée.
Ce thème est , devenu depuis le coup d’état de 2008 ,un refrain obligatoire que les responsables gouvernementaux ont tous , à quelques rares exceptions miraculeuses, entonné , visiblement, à contre coeur et sans conviction.
En effet , il est bien triste de voir que des politiciens
qui , pas plus tard tard qu’hier, se présentaient comme les chantres du discours élogieux de la lutte contre la gabegie et de ses résultats , prétendument, concrets , ne se fassent pas, aujourd’hui, le devoir d’assumer leur propos , ne serait ce que par respect  vis à vis de l’opinion publique.
A vrai dire cette duplicité  n’est pas du tout nouvelle .
Elle découle d’un système de gouvernance héritée de la culture du parti unique lequel est devenu, à la faveur du processus démocratique,
Un parti Etat .
Or ce système fondé sur une majorité politique aussi fictive que versatile, finit toujours par se laisser tromper par les slogans creux et qui sont chantés en chœur par les assourdissantes trompettes de la complaisance.
Dans l’histoire politique du pays, les exemples ne manquent pas .
Il en est ainsi ,par exemple, du slogan de la réunification nationale dont la citation relevait d’un catéchisme pour le Parti du peuple mauritanien .
On raconte , de source sûre,. que lors
de l’une des dernières sessions du conseil national de ce parti unique, Monsieur Ba Abdel Aziz s’adressa au Président Moktar pour lui signaler que la réunification nationale est un échec politique coûteux pour le pays en termes de pertes humaines et économiques. De toute l’assistance , Seul Monsieur Mohammad Yehdih ould Breideleil prit la parole pour appuyer les propos de Ba Abdel Aziz.
Le Président Mokhar leur répondit, sur un ton rassurant, comme pour leur donner raison en s’adressant à l’assemblée : » Très bien puisque c’est comme ça , nous sommes actuellement réunis en conseil national du parti , lequel constitue la plus haute instance dirigeante du pays, si vous décidez d’arrêter la réunification nationale on l’arrête tout de suite » avant même que le Président termine ses propos l’auguste assemblée se leva comme un seul homme pour chanter en choeur : vive la réunification nationale ! A bas les traîtres !
Ansi les deux braves gars se sont retrouvés isolés au milieu de cette fausse ferveur patriotique qui devait , quelques jours plus tard se muer en soutien pour le comité militaire du redressement national.
Dans un autre contexte, j’étais témoin lorsque le Président Maouiya avait demandé, en réunion de conseil de Ministres que chacun de ceux ci fasse un compte-rendu sur les salles d’alphabétisation qui ont été
ouvertes , sur ses ordres dans tous les départements.
Après avoir entendu quelques interventions enthousiastes , il mit , soudainement, fin au débat en disant avec amertume » oui nous avons vu tout ça à la télé mais c’est du théâtre et en plus du mauvais théâtre et puis, il a répété sur un ton triste , eh oui il semble que nous sommes mal partis !
Il dira , quelques jours plus tard sur les ondes de Radio France internationale, ce que Monsieur Sidi Ali ould Hanena avait dit , lors d’une réunion du conseil national du PRDS , en citant Napoléon : Dieu protège moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis…
La morale de l’histoire est toute simple , la crédibilité politique consiste à parler vrai et agir juste .
Autrement dit , la crédibilité politique c’est joindre les actes à la parole , ou alors ne pas parler …
Kelem , kelem… mahou maloum comme dit une sagesse populaire de chez nous .
….
Abdelkader ould Mohamed
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