Karl Marx dit , quelque part , qu’une idée devient une force lorsque elle s’empare des masse . A la lumière de cette citation d’un Penseur démodé, il est bien permis de se demander , aujourd’hui même, à l’occasion de la tenue du sommet du G5 à Nouakchott ,
si , en termes d’idées, les peuples de la région du Sahel ont pris conscience de l’intérêt de ce partenariat censé faire leur bonheur par l’indispensable liaison entre la sécurité et le développement.
Tout en saluant le grand événement diplomatique grandiose qui honore la Mauritanie, je crois qu’il n’est pas inutile de questionner, en dehors des coulisses du sommet, l’idée du G5 sahel que j’ai eu l’honneur d’accompagner dès son lancement à Nouakchott en 2014,, dans le cadre du mécanisme de concertation régulière avec l’union européenne .
Il faut avouer qu’une telle idée qui a suscité un remarquable enthousiasme dans le monde entier et qui s’est concrétisée, en quelques années, par une ruée diplomatique vers le sahel est devenue un horizon indépassable dans l’immense univers des relations internationales.
Je dois , aussi  , souligner que les raisons d’ordre politique , économique et socio-culturel avancées pour justifier la création de ce partenariat sont bien pertinentes.
Mais malgré les indéniables acquis  de la coopération multilatérale , particulièrement, dans le domaine de la sécurité , je persiste à croire   que la matérialisation effective de  l’idée originelle du G5 sahel implique, nécessairement , son appropriation en tant qu’Idéal commun par les peuples des pays concernés.
Or sur ce plan et en dépit de quelques initiatives , encore timides, de la société civile , il me semble que les opinions publiques des pays du G5 sahel ne sont pas,suffisamment, sensibilisées sur les enjeux de ce partenariat qui demeure , à présent, une affaire de technocrates et autres experts.
De ce point de vue, l’idée du G5 sahel suscite d’innombrables questions .
A titre indicatif, il est bien permis d’en poser quelques-unes comme suit :
Pourrait-on , devrait -on militer pour une véritable identité sahélienne qui , à l’instar de l’arabitÄ— ou de la négritude , créerait les conditions d’un nationalisme fédérateur des élites sahéliennnes ? Ou devrait on nous contenter de croire à la possibilité d’une communauté d’intérêts économiques comme l’unique chemin qui conduirait à l’intégration du Sahel ?
Faudrait il attendre les retombées économiques du programme prioritaire d’investissement ( PIP) promis depuis le lancement de l’idée du G5 sahel
pour convaincre les populations ciblées de son bien-fondé ? Ou devrait on cibler les élites sahéliennnes par une communication de proximité visant à susciter un mouvement d’idées favorable à ce partenariat ?
Faudrait-il attendre la mise en place des infrastructures appelées à faire disparaître les zones de non droit en les soumettant au contrôle de l’autorité des Etats pour que les populations arrêtent de subir l’influence des groupuscules terroristes ? Ou allons- nous continuer , jusqu’à quand ? , d’être les spectateurs de l »interminable guerre contre le terrorisme et son corollaire l’extrémisme violent pour justifier l » engagement communautaire de nos Etats ? Devrait attendre les résultats de la concertation bureaucratique sans fin des gouvernements ayant des différentes approches institutionnelles de la religion ? Ou sans tarder mobiliser les populations dans le cadre d’une gouvernance religieuse visant à déconstruire les fondements doctrinaux de la violence ?
Faut il attendre la victoire finale de la force conjointe pour réaliser le développement intégral du Sahel ? Ou devrait on intégrer ,par le dialogue, ce grand rêve sahélien que constitue le G5 pays du Sahel , dans une doctrine qui mobilise les masses ?
Abdelkader ould Mohamed
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