Si mes souvenirs sont exacts, je me rappelle que TV de Mauritanie avait , à la fin des années 80 ou au début des années 90, consacré une émission satirique animée par le fameux comédien Bout Mag’our ( Pot troué) aux défenseurs de l’homme .
De manière caricaturale , ceux-ci étaient présentés   aux termes d’une plaisanterie de mauvais goût , comme étant des clochards  qui ne croient qu’à  l’argent. ..
A vrai dire c’était injuste car , à priori , la contestation de la revendication tenant au respect des droits de l’homme est un signe inadmissible d’arrogance .
Une telle arrogance équivaut, d’ailleurs, à un crime contre l’humanité quand elle conduit à ignorer les victimes des violations des droits de l’homme ou à minimiser leurs souffrances.
Mais cette vérité absolue ne doit , en aucun cas , être un prétexte pour passer sous silence l’épineuse relation entre les droits de l’homme et l’argent.
Or ,, le financement des ONG des droits de l’homme n’est pas toujours propre
et nul n »ignore que l’engagement des activistes au nom de cette thématique est devenu , depuis belle lurette, un ascenseur pour la notoriété et une issue pour une évasion vers le confort.
Dans, cette optique, il arrive. que les intérêts matériels et , souvent , immoraux de
ceux qui font de de la défense des droits de l’homme un fonds de commerce, priment sur ceux des victimes.
Il fut un temps où nous avons été, quelque uns à soutenir , au sein de la ligue mauritanienne des droits de l’homme , la possibilité d’un partenariat avec l’Etat sur les questions liées à cette thématique, notamment en ce qui concerne l’esclavage , le passif humanitaire et toute autre violation réelle ou présumée .
A l’époque , nous avons été accusés de travailler pour les renseignements généraux et d’utiliser les droits de l’homme par arrivisme politique ou pour en tirer des avantages matériels
Mais en lançant ce genre d’accusations , nos adversaires , radicalement opposés au régime en place , feignaient d’ignorer qu’ils travaillaient , eux même, en étroite collaboration  avec des officines étrangères , que leur combat ne peut pas être dissocié des dissensions politiques et que le financement de leurs activités n’est pas du tout transparent.
Or je crois qu »il est temps de mettre un terme à cette vielle confrontation qui mène, inéluctablement, à une impasse,
En effet , nous avons perdu beaucoup de temps et d’argent dans dans un domaine censé être le terrain privilégié du consensus.
Pourtant notre démarche qui consistait à agir pour les droits de l’homme en concertation avec l’État et non contre celui-ci a permis de faire comprendre aux hautes autorités  la nécessité de prendre en charge le dossier des droits de l’homme et c’est d’ailleurs cette démarche qui a suscité une évolution positive dans ce domaine.
Ainsi la création du commissariat des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté et plus tard celle de la commission nationale des droits de l’homme sont venues consacrer, au plan institutionnel, une tendance au consensus sur les questions liées à l’esclavage où a ses séquelles ( je crois savoir que le débat sur une telle distinction est aujourd’hui dépassé) ainsi que sur les toutes les violations des droits de l’homme.
Le moment est me semble venu d’agir ensemble pour les droits de l’homme.
Ce qui suppose bien évidemment , outre la concertation avec les institutions nationales spécialisées, une rupture avec les vieilles querelles , sans issues.
Cela suppose , également, l’exigence d’un financement transparent des ONG des droits de l’homme censées être l’indispensable relai des institutions nationales dans ce domaine..
Cela dit , tout le monde sait , qu’une telle transparence ne serait pas de nature à plaire » à des nombreux «  pots troués »
Abdelkader ould Mohamed
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